5ème Station (Ch. Croix 2021)

Cinquième station. Simon aide Jésus à porter sa croix.


V/ Nous t’adorons, ô Christ et nous te bénissons.

R/ Parce que tu as sauvé le monde par ta sainte croix.

De l’Évangile selon saint Marc (15, 21-22)

Ils réquisitionnent, pour porter sa croix, un passant, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs. Et ils amènent Jésus au lieu-dit Golgotha, ce qui se traduit : Lieu-du-Crâne (ou Calvaire).

Simon pensait avoir terminé son travail aux champs. Il est interpellé pour donner un coup de main à ce condamné. On ne peut pas vraiment dire qu’il en avait le choix, mais il est resté ouvert à l’imprévu. Deux mille ans après, on se souvient de son geste.

Aujourd’hui encore, ils sont nombreux les Simon de Cyrène qui se mettent à porter les

croix des autres pour alléger leur fardeau. Nous sommes tous témoins de beaux élans de solidarité courageuse. La bonté et l’humanité qui sommeillent en chacun nous rappelle qu’il n’y a pas que de l’égoïsme en l’homme. Beaucoup d’entre nous répondent spontanément à l’appel de Dieu à se pencher vers les plus fragiles. Nous aussi, nous voulons participer à cet élan de fraternité universelle. L’homme doit sortir de lui-même pour trouver en son prochain la possibilité de grandir en humanité. L’homme a toujours été le chemin la première route de l’Eglise.

L’amitié ne peut se vivre uniquement dans la sphère privée. Elle doit se vivre également dans le domaine public. La recherche de l’amitié sociale et de la fraternité universelle doit constituer l’horizon du politique, nous rappelle le pape François.

PRIERE : Seigneur Esprit Saint, viens éclairer les décideurs politiques dans leurs choix, enparticulier dans le domaine de la santé, de l’éducation, de la culture et du respect de la personne humaine. Donne-leur l’audace du risque qui suscite des actes fraternels pour que tous deviennent frères.

Notre Père…

Je vous salue Marie…

4ème Station (Ch. Croix 2021)

Quatrième station. Jésus rencontre sa mère.


V/ Nous t’adorons, ô Christ et nous te bénissons.

R/ Parce que tu as sauvé le monde par ta sainte croix.

De l’Évangile selon saint Luc (2, 34-35.51)

Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.

La prophétie de Syméon se réalise. On ne peut imaginer la douleur extrême que Marie ressent en voyant son fils succomber sous le poids de la croix. Marie demeure auprès de son Fils entourée de cette foule assoiffée de haine. Son cœur de mère palpite à l’unisson de celui de son Fils. Les cœurs de Jésus et de sa Mère demeurent inséparables. C’est le même sang qui coule dans leurs veines. Par sa proximité avec la Croix, sa prière et sa souffrance, la Vierge a collaboré comme nulle autre créature à la Rédemption. Le Seigneur, en croisant Marie, puise en sa présence la force que seule une mère peut donner à son fils souffrant.

Dès que Marie a consenti au projet de Dieu sur elle, elle savait qu’elle devrait rester fidèle

  • son « oui » jusqu’au bout. Ce « oui » à Dieu, Marie nous propose de le dire tous les jours. Faites tout ce qu’Il vous dira, nous murmure-t-elle. Demeurons fidèles à nos « oui ». Chacun de nous avons un rôle à jouer pour faire advenir le Royaume de Dieu. Personne n’est de trop. Le Seigneur compte sur chacun. Le temps des substitutions est terminé.

PRIERE : Marie, notre Mère du ciel, nous te confions toutes les personnes qui sont mortes seules dans les hôpitaux. Beaucoup avaient sur les lèvres les mots de la prière : jusqu’à l’heure de notre mort. Reçois-les dans tes bras de mère et présente-les à ton fils. Console les familles qui ont été empêchées d’accompagner leur proche dans leur ultime combat et leur dernier voyage.

Notre Père…

Je vous salue Marie…

3ème Station (Ch. Croix 2021)

Troisième station. Jésus tombe pour la première fois.


V/ Nous t’adorons, ô Christ et nous te bénissons.

R/ Parce que tu as sauvé le monde par ta sainte croix.

Du livre du prophète Isaië (53, 4.7)

En fait, c’étaient nos souffrances qu’il portait, nos douleurs dont il était chargé. Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié. Maltraité, il s’humilie, il n’ouvre pas la bouche : comme un agneau conduit à l’abattoir, comme une brebis muette devant les tondeurs, il n’ouvre pas la bouche.

Jésus tombe déjà. Le poids du mal qui existe dans le monde est tel qu’il ne peut en être autrement. La ligne de partage entre le bien et le mal traverse le cœur de chaque homme et de toute l’humanité. C’est cela qui rend le mal si lourd, qui fait chanceler et contraint à mettre un genou à terre. Lorsque Jésus a chuté, il nous montrait qu’il n’y a pas de honte à trébucher. Il s’est relevé nous signifiant ainsi, qu’avec lui, nous pouvons toujours nous relever.

Les soldats croyaient que Jésus serait certainement plus fort et plus résistant. Nous aussi, nous avons inconsciemment l’idée d’un Dieu fort et impassible. Jésus vient corriger en nous la fausse image que nous avons de Dieu. Notre Dieu est celui qui choisit délibérément la dernière place. Une place que nul ne lui a ravie. Jésus n’a eu de cesse de nous faire contempler l’abaissement de Dieu. Lui-même qui était Dieu s’est privé délibérément de la gloire divine pour descendre à notre rencontre. En subissant la passion du serviteur souffrant, il a consenti à endurer la mort honteuse de la croix.

PRIERE : Nous te confions, Seigneur, les travailleurs empêchés par la situation que nous connaissons. Les victimes des faillites liées aux restrictions sanitaires. Beaucoup sont tombés sur le chemin de la croissance économique. Des familles ont été touchées. La honte et la colère s’est retrouvée inscrite sur de nombreux visages d’hommes et de femmes déboussolés, humiliés et sacrifiés. Dans ta bonté, fais que beaucoup puissent se relever et ne plus rester sur le bord de la route

Notre Père…

Je vous salue Marie…

2ème Station (Ch. Croix 2021)

Deuxième station. Jésus est chargé de sa croix.


V/ Nous t’adorons, ô Christ et nous te bénissons.

R/ Parce que tu as sauvé le monde par ta sainte croix.

De l’Évangile selon saint Marc (15, 20)

Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre, et lui remirent ses vêtements. Puis, de là, ils l’emmènent pour le crucifier.

Jésus doit quitter la ville sainte. Il en est exclu. On veut l’éloigner des hommes et de Dieu. Ils l’ont conduit au-delà des murs de la ville avec la croix. Cette croix qui, justement, nous rappelle que c’est Jésus qui fait le lien entre son Père et chacun de nous. Verticalité et horizontalité reliés par la figure du Fils de l’homme : nouveau signe de l’Alliance. Cet instrument de torture va devenir instrument de l’Amour et de Rédemption.

En voyant Jésus chargé de sa lourde croix, on se souvient de ses paroles : « Si quelqu’un veut venir derrière moi, qu’il renonce à luimême et qu’il me suive » (Mt 16, 24). Jésus ne contraint personne à le suivre. Le Seigneur ne va pas se retourner pour voir si nous le suivons. En prenant notre croix aujourd’hui, nous acceptons pour demain, s’il le faut, de prendre des risques par amour pour le Christ, par amour pour les autres. Ne doutons pas que Celui qui marche devant nous a assumé, le premier, l’existence risquée qu’il nous offre sans autre raison que son amour pour chacun de nous.

PRIERE : Seigneur Jésus, Pour la mission, tu nous invites, à sortir des murs de nos églises. Nous avons à être des « hôpitaux de campagne » pour soigner l’humanité blessée. Nous voulons te confier celles et ceux qui vivent en ce moment la peur et l’anxiété pour demain. Tu n’as jamais dit : souffrez, alors vous serez mes disciples. Etre disciple, c’est choisir de s’engager dans l’amour des autres, au risque, comme toi, d’y laisser la vie. Ce choix rend heureux. A ta suite, nous prenons notre croix pour commencer à vivre une étrange folie qui est la plus douce des sagesses.

Notre Père…

Je vous salue Marie…

1ère Station (Ch. Croix 2021)

Première station. Jésus est condamné à mort.


V/ Nous t’adorons, ô Christ et nous te bénissons.

R/ Parce que tu as sauvé le monde par ta sainte croix.

De l’Évangile selon saint Marc (15, 14-15)

Pilate leur disait : « Qu’a-t-il donc fait de mal ? » Mais ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-le ! ». Pilate, voulant contenter la foule, relâcha Barabbas et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu’il soit crucifié.

Jésus est condamné sur base de faux témoignages. Pour contenter le peuple, on a préféré mépriser la justice la plus élémentaire. Pourtant, nombreux dans la foule sont ceux qui reconnaissent son innocence. Les mêmes qui avaient été touchés par son Evangile, guéris par sa puissance d’Amour et de Pardon restent silencieux. Leur silence étouffe la vérité. Ils pourraient témoigner en sa faveur mais ne le font pas. Par peur. Par lâcheté. Par complicité. Jésus est seul.

Reconnaissons nos silences à son égard. Notre peur de témoigner de lui dans nos familles, dans nos milieux de travail et de loisir. Nous craignons tellement le « qu’en-dira-t-on ? ». On nous martèle, de manière insidieuse, que la foi est du domaine du privé alors que la foi est un don à faire grandir et à partager. Sans complexe, sans violence, sans nostalgie. Reconnaissons nos manques d’audace et de courage quand il s’agit de témoigner de notre foi.

PRIERE : Nous te confions, Seigneur, ceux qui se sentent seuls et incompris.

Beaucoup ont souffert de la solitude ces derniers mois. Nous te prions pour les personnes âgées qui ont été empêchées de voir leur famille dans les maisons de repos. Combien de personnes sont décédées avec le sentiment d’être seules et abandonnées ? Comme toujours, tu étais là, sans jamais t’imposer. Tu te fais toujours plus proche de nous que nous de nous-mêmes.

Notre Père…

Je vous salue Marie…

14ème Station

Quatorzième station. Jésus est descendu de la croix.

NOUS VOUS ADORONS, O JESUS, ET NOUS VOUS BENISSONS

PARCE QUE VOUS AVEZ RACHETE LE MONDE PAR VOTRE SAINTE CROIX.

Tout près du Calvaire, dans un jardin, Joseph d’Arimathie s’était fait tailler dans le roc un sépulcre neuf. On y dépose Jésus. Puis on roula une grosse pierre à l’entrée du tombeau.

Profitant de leurs hautes fonctions, Nicodème et Joseph d’Arimathie, disciples du Christ en secret, intercèdent pour Lui. A l’heure de la solitude, de l’abandon total et du mépris, … ils se manifestent avec un courage héroïque.

Montons avec eux jusqu’au pied de la Croix, déclouons Jésus, enveloppons-le dans le linge neuf de notre vie et laissons-le se reposer en nous ou personne ne pourra nous l’arracher. Il n’y a plus qu’une seule manière de vivre sur la terre : mourir avec le Christ et ressusciter avec Lui, jusqu’à ce que nous puissions dire avec l’Apôtre Paul : ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi.

 La nuit tombe. Maintenant tout est fini. L’œuvre de notre Rédemption s’est accomplie. Nous sommes, de nouveau, enfants de Dieu, car Jésus est mort pour nous et sa mort nous a rachetés. Nous sommes invités à faire nôtres la vie et la mort du Christ en suivant ses pas, soucieux de co-racheter toutes les âmes.

Donner sa vie pour les autres. C’est la seule façon que nous ayons de vivre la vie de Jésus-Christ et de ne faire qu’un avec Lui.

 Jésus mon cœur t’est grandement ouvert, viens t’y reposer.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen

Le 02/04/2010 Abbé Ferdinand Kajuju


Durant de nombreuses années, le credo a été chanté au terme du chemin de croix à Tournai, sur la place Paul-Emile Janson. N’ayons pas peur de proclamer notre foi virtuellement, d’autant que nous avons les paroles de celui-ci qui sera chanté en latin !




Spécial Carême : chants de l’Emmanuel

13ème Station

Treizième station. Jésus est descendu de la croix.

NOUS VOUS ADORONS, O JESUS, ET NOUS VOUS BENISSONS

PARCE QUE VOUS AVEZ RACHETE LE MONDE PAR VOTRE SAINTE CROIX.

Après avoir obtenu de Pilate la permission que requiert la loi romaine pour enterrer les condamnés, un notable nommé Joseph, homme bon et juste, originaire d’Arimathie, arrive au Calvaire pour enlever le corps de Jésus.

Nicodème est venu avec lui, lui qui précédemment était allé consulter Jésus de nuit. A eux deux, ils descendent le corps de Jésus et le déposent dans les bras de Marie, sa Très Sainte Mère.

Nicodème avait apporté un mélange de myrrhe et d’aloès, d’environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus, le lièrent de linges avec les aromates selon le mode de sépulture en usage. Ces hommes n’étaient pas connus publiquement comme disciples de Jésus. Maintenant, en des circonstances difficiles, alors que les autres ont fui, ces notables font ce qu’il est juste de faire et, ce faisant, ne craignent pas de se déclarer en faveur du Seigneur quoi qu’il puisse en coûter à leur position sociale et à leur réputation.

Jésus est venu sauver le monde, et les siens le renient devant Pilate.

Il nous a montré le chemin du bien, et ils le traînent sur le chemin du Calvaire.

Il a donné l’exemple en tout, et ils lui préfèrent un voleur homicide.

Il est né pour pardonner, et ils le condamnent sans motif au supplice.

Il est arrivé par des sentiers de paix, et ils lui déclarent la guerre.

Il était la Lumière, et ils le livrent au pouvoir des ténèbres.

Il apportait l’Amour, et ils le paient avec de la haine.

Le Roi de l’univers est venu, et ils le couronnent d’épines.

Il s’est fait esclave pour nous libérer du péché, et ils le clouent sur la Croix.

Il a pris chair pour nous donner la Vie, et ils le mettent à mort.


12ème Station

Douzième station. Jésus meurt sur la croix.

NOUS VOUS ADORONS, O JESUS, ET NOUS VOUS BENISSONS

PARCE QUE VOUS AVEZ RACHETE LE MONDE PAR VOTRE SAINTE CROIX.

Au-dessus de la Croix, est écrit le motif de la condamnation : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. Et tous ceux qui passent là l’insultent et se moquent de Lui :

« S’il est roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix. »

L’un des malfaiteurs prend sa défense : « Il n’a fait aucun mal. »

Puis il adresse à Jésus, pauvre épave à vue humaine, cette demande si humble et pleine de foi :

« Seigneur, souviens-toi de moi quand Tu viendras dans ton royaume. »

« En vérité je te le dis, aujourd’hui même tu seras avec moi dans le Paradis » lui répond Jésus.

Près de la Croix se tient Marie, sa Mère, avec d’autres saintes femmes ainsi que le disciple qu’il aimait. Jésus la regarde, regarde ensuite le disciple qu’Il aime et dit à sa Mère : « Femme, voici ton fils ».

Puis Il dit au disciple : Voici ta mère. A travers ce disciple, toute l’humanité est confiée à Marie.

Le ciel s’obscurcit et la terre est plongée dans les ténèbres. Il est près de trois heures lorsque Jésus s’exclame : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-Tu abandonné ? »

Après quoi, sachant que tout est sur le point d’être consommé, il dit, afin que s’accomplisse l’Ecriture : « J’ai soif. »

Les soldats trempent une éponge dans du vinaigre et, la fixant à une branche d’hysope, la lui portent à la bouche. Jésus goûte le vinaigre et dit : « Tout est accompli ».

Le rideau du Temple se déchire, et la terre tremble tandis que le Seigneur s’exclame en un grand cri : « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » Et il expire ! (Silence)

Jésus, dans la solitude, donne-moi de m’appuyer sur toi et de ne jamais t’abandonner.


11ème Station

Onzième station. Jésus est cloué sur la croix.

NOUS VOUS ADORONS, O JESUS, ET NOUS VOUS BENISSONS

PARCE QUE VOUS AVEZ RACHETE LE MONDE PAR VOTRE SAINTE CROIX.

Maintenant, ils crucifient le Seigneur, et à côté de Lui deux malfaiteurs, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Pendant ce temps Jésus dit : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

C’est l’amour qui a conduit Jésus au Calvaire. Et une fois sur la Croix, tous ses gestes et toutes ses paroles sont des gestes et des paroles d’amour, d’amour serein et fort.

Dans un geste de Prêtre éternel, il ouvre ses bras à l’humanité tout entière.

Ô sainte croix plantée sur les murs de nos maisons, nos églises, sur le passage de nos routes… comme tu es belle ! Mais il faut planter aussi la Croix salvifique du Christ dans les entrailles du monde. C’est là que Jésus veut être élevé : à l’usine, l’atelier, dans le silence des bibliothèques, dans nos écoles et hôpitaux, dans la quiétude de la campagne, dans l’intimité des familles, dans les assemblées, là où se prennent les décisions sociales et politiques, dans nos cœurs… partout où la vie se passe. Jésus mets dans le cœur de chaque chrétien (ne) la force de ne pas rougir de ta Croix.

Jésus, mets dans le cœur de chaque chrétien la force de ne pas rougir de ta Croix.